Une excursion dans l'outback // An excursion in the
Outback
Du 26 au 29 avril, 2012
Depuis longtemps, j'entends
parler de l'outback, cet immense arrière-pays aride, désertique et isolé de
l'Australie. Enfin, j'ai la chance d'y faire une brève visite. En plein milieu
de ce continent austral, en plein désert, à 952 kilomètres du grand centre le
plus proche, il y a une roche que tout le monde veut voir. Une roche à
laquelle, les indigènes (ainsi qu'un grand nombre de touristes) attribuent des
qualités surnaturelles. Il s'agit d'Ayers Rock d'après le nom européen, ou
Urulu, selon les indigènes australiens.
En décembre dernier, Don avait
réservé l'hébergement et le forfait pour visiter ce rocher et King's Canyon, un
autre point d'intérêt dans le même coin. Moi je me suis envollé de l'aéroport
de Cairns pendant que Don et Pixie prenaient l'avion d'Adelaide pour nous
rencontrer tous les trois à l'aéroport d'Alice Springs. Cette ville en plein
désert, abritant 27,000 habitants y compris 1400 membres des forces armées
américaines est le point de départ pour des milliers de touristes qui visitent la roche. Nous laissons nos bagages
à l'hôtel et allons faire une visite chez Emu Tours pour confirmer nos forfaits
des deux prochains jours.
À 6 h le lendemain, un autobus de
24 passagers nous cueille, et dans les prochains deux jours nous couvrirons
1420 km avant de retourner à notre
point de départ. Notre destination aujourd'hui, c'est King's Canyon. Notre
chauffeur et guide, Calvin, parle sans cesse, et nous fait rire. Il nous
renseigne sur la flore, la faune et les mythes indigènes et sur les remèdes
qu'ils ont découvert dans leur milieu. Mais de temps à autre, il nous tire la
pipe. Par exemple, il nous parle de l'arbre des soutiens-gorge. Il faut que les
membres de notre autobus décident entre eux laquelle des femmes va sacrifier sa
brassière pour l'accrocher à cet arbre renommé ... Évidemment, il n'existe pas
de tel arbre. Plus tard, il nous décrit l'arbre de caoutchouc mystérieux,
appelé Centralian Rubber Tree et explique comment il est devenu un site de
révérence pour les indigènes et les touristes. J'ai réussi à le capter en photo
sur le vol, comme vous verrez plus bas. Nous arrêtons à Erldunda, à mi-chemin,
pour un repos. Puisque j'avais oublié mes 4 bouteilles d'eau dans le frigo de
l'hôtel, j'achète une bouteille de 1.5 litre pour l'équivalent de $7.00 en
monnaie canadienne.
Rendu à notre destination de la
journée, Don opte pour faire le sentier d'un kilomètre par lui-même, tandis que
Pixie et moi choisissons de suivre Calvin pour le tour commenté de sept
kilomètres sur trois heures. Don avait déjà vu le Grand Canyon aux États Unis,
donc un petit canyon comme celui-ci ne le passionnait pas. Je pourrais en
parler longuement, mais les photos vont tout vous dire. Au cours de la marche,
Calvin nous explique la flore qui tient mordicus à la vie malgré les conditions
arides. Parfois il n'y a pas de pluie pendant dix ans, et malgré ça il y a une
foule d'arbres, arbrisseaux et d'herbes qui survivent et qui permettent à un nombre
surprenant d'animaux d'y faire leur habitation. Mais ce qui est différent de
l'habituel, c'est que lors de notre visite, tout est vert. Dans les dernières
semaines, le centre du continent a reçu une quantité record de pluie, ce qui a
redonné vie au désert. Ce qui est particulièrement intéressant à propos de
cette région, c'est la foule d'utilisations que les indigènes on apprit à
partir de ces plantes, et comment ils se sont adaptés à un environnement
austère. Ce soir nous couchons à Erldunda pour être plus proches d'Ayers Rock
demain.
C'est un autocar de 55 places qui
nous ramasse ce matin, et il est mené par deux australiens qui se partagent le
travail de chauffeur et de guide. Nous ne commençons pas par Ayers Rock, mais
plutôt par les Kata Tjuta. De loin, ça ressemble un peu à la roche iconique que
nous irons voir après, mais celle-ci est composée de plusieurs segments
arrondis. Celui-ci est plus plus intéressant à mon avis, de par ses formes
variées.
Enfin, on arrive au but.
Cet immense monolithe rouge qui
ne peut avoir été déposé là que par la volonté d'un esprit tout puissant,
d'après certaines croyances, doit nécessairement avoir une influence sur le
quotidien de ces premiers habitants, les Arrentes qui vivent sous son ombre
depuis 30,000 ans. Haute de 328 mètres, elle domine le
paysage et est devenue un des plus grands attraits touristiques du pays. Les
indigènes ont obtenu du gouvernement, par le biais d'un traité spécial, le
contrôle des allées et venues et des revenus générés par cette manne tombée du
ciel. Leurs croyances interdissent l'accès à certaines parties de la roche,
comme la caverne d'accouchement. Anciennement, les femmes y allaient avec leur
sage-femme pour donner naissance à leurs enfants. L'accès était strictement
interdit aux hommes, et encore aujourd'hui les touristes n'ont pas le droit d'y
accéder ni même de prendre des photos de cette ouverture en forme d'utérus dans
la paroi, sous peine d'une amende de $5,000. Un de nos guides conduit l'autobus
jusqu'au rocher et l'autre nous accompagne à pied quelques centaines de mètres;
l'autobus nous ramasse plus loin, nous conduit un autre petit bout; nous
marchons encore une section et le guide nous raconte les mythes que les
Arrentes avaient inventés au sujet d'Urulu, et en deux heures, nous faisons le
tour complet de la géante mystique. Notre guide, comme les Aussies en général a
un sens d'humour, et nous tient réveillés avec ses commentaires mordants.
J'avais le choix, au lieu de
faire le tour de la roche, de la grimper. Et étant grimpigneur, cette option me
tentait. Quoique les Arrentes nous demandent de ne pas y monter, par respect
pour leur tradition, ils n'interdisent pas l'ascension du grand monument
naturel. Ma conclusion, c'est que s'il y avait une interdiction de grimper au
sommet, cela ferait du mal à l'industrie touristique lucrative qui leur amène
de gros sous. Mon choix de rester sur terre plate était motivé par l'avantage
d'entendre les commentaires d'un guide. À la fin de la marche, nos guides nous
débarquent dans un grand stationnement vis-à-vis la roche, et préparent notre
souper, un barbecue. Quand Don avait réservé le tour en décembre, il s'était
fait dire qu'on nous présenterait trois viandes locales cuites sur charbon de
bois, soit le kangourou, l'ému et le crocodile. C'était peut-être un résultat
du sens d'humour australien, mais la viande qui a accompagné nos salades,
c'était de la saucisse BBQ.
Nous attendons le coucher du
soleil, et graduellement nous observons le monolithe tourner progressivement du
rouge pâle, au foncé, au mauve, au violet et au gris. Nous embarquons pour
ensuite voyager les 463 km qui nous séparent d'Alice, et nous arrivons à
notre hôtel à minuit. Le lendemain, après une petite balade en ville, nous
prenons l'avion pour Adelaide, la capitale de l'état du South Australia, sur la
côte sud.
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From 26 to 29 April, 2012
All my life I've been hearing
about the Outback, that vast, arid, isolated back country of Australia. At
last, I'd have the chance to find out what it's all about. Smack in the middle
of the Austral continent, in full desert, 952 kilometres from the nearest big
city, there is a rock that everybody wants to see. A rock to which the
aborigines (and a large number of tourists) attribute supernatural qualities.
Last December Don had booked our
lodging and the tour to visit the Rock and King's Canyon, another point of
interest in the same corner of the world. I took off from Cairns while Don and
Pixie flew from Adelaide for the three of us to meet in Alice Springs. This
town of 27,000 souls, which includes 1400 members of the US armed forces, is
the launching pad for tourists who visit Ayers Rock. We drop off our bags at
the hotel and walk over to Emu Tours Company to confirm our tour for the next
two days.
The following day, a 24-passenger
bus picks us up and in the next two days we will cover 1420 kilometres before
returning to our kick-off point. Our destination today is King's Canyon.
Calvin, our driver/guide talks non-stop but his sense of humour keeps us awake.
He informs us about the local flora and fauna, about the aboriginal myths and
medicines they derived from their environment. But once in a while, he would
pull our leg. Like the one about the bra tree. He told us that between us
passengers, we would have to nominate a woman to sacrifice her bra to be hung
in the famous bra tree. Of course, there was no such thing as a bra tree. Then
there was the Centralian Rubber Tree. He explained the special mythical
properties of this special tree and how it had become a subject of reverence
for natives and tourist alike. I was able to snap a photo of this tree on the
fly, which you can admire below. We stop for a rest at Erldunda, the halfway
mark. Because I had forgotten my four bottles of water chilling in the hotel
refrigerator, I had to buy a 1.5-litre bottle of water for the equivalent of
$7.00 in Canadian currency.
Once at King's
Canyon, Don chooses to do the one-kilometre trail on his own, while Pixie and I
opted for the three-hour, seven kilometre guided tour with Calvin. Don had seen
the American Grand Canyon and figured he wouldn't get much out of the longer
trail. I could write at length about this marvel of geology, but I'll let you
get what you can from the pictures below. Along the trail, Calvin describes the
plants that hang onto life throughout periods of up to ten years without rain.
In spite of this aridity, a large number of trees, shrubs and grasses eek out a
living and survive till the next downpour. And these in turn allow numerous
animals and insects to live as well as the aborigines, at the top of the food
chain, who have been living here for 30,000 years. What is special today, and
most tourists who come here don't see it, is how green everything is. There has
been, exceptionally, a lot of rain in the past few weeks, and the desert has
come back to life for a while. Tonight we return to Erldunda to sleep, so that
we can be closer to Ayers Rock tomorrow.
A 55 passenger
bus picks us up at our hotel this morning. It is manned by two australians who
share the jobs of driver and guide. We don't go directly to Ayers Rock, but
make a stop at Kata Tjuta. From a distance it resembles the iconic rock that we
will be seeing next, but this one is made of many rounded segments. Actually I
find it more dramatic, as it has a more interesting shape, in my view.
At last, we
reach our goal of the day.
This immense
red monolith can only have been put here, it is believed, by the will of a very
powerful spirit and must necessarily exert a strong influence on the daily life
of the first people who inhabited this region, the Arrentes. The Rock, with its
328 metres in height dominates the landscape and
has become one of the biggest tourist attractions of all of Australia. Through
a special treaty with the government, the indiginous peoples have obtained
control of the comings and goings into the Urulu Park as well as the income
from the large number of visitors who leave behind a $25 entry fee. Because of
the sacredness of the rock, the Arrentes restrict access to certain parts, like
the birthing cavern. In previous times, the women gave birth to their babies in
this cave, a deep indentation in the side of the rock, and access was strictly
forbiden to the men. Even today, tourists are denied access to and are not
allowed to take photographs of this uterus-shaped opening in the rock subject
to a $5,000 fine. One of our guides drives the bus further along the base of
the Rock while the other leads us along for a few hundred metres on foot while
explaining the superstitions of the ancient peoples; the bus picks us up
further, drives us to a spot a little beyond; we walk another section while the
guide tells us about the Arrente myths and stories about the creation of the
mystic giant stone.
I had a choice.
I could either go for a guided walking tour around the rock, with the help of
the bus, or climb to the top of the mountain. Even though I enjoy climbing up
things, I chose the former option, as I felt it would be more instructive, and
it was. I think the Arrentes' decision not to forbid climbing might be
motivated by money, since putting a restriction on climbing would hurt the
tourist industry here. After the walk around, our guides drive us to a large
parking lot and take out their barbecues and lay out the buffet. When Don made
the reservation in December, he was told that the BBQ would consist of three
local meats: kangaroo, emu and crocodile. Maybe it's another quirk of the
Australian sense of humour, but the salads were accompanied with barbecued
sausage!
We wait for
sunset, and gradually the monolith turns color progressively from pale red to
dark red to mauve to purple to grey. After supper, we board the bus to cover
the 463 kilometers that separate us from Alice, and we get there at midnight.
The following day, after a short walk downtown, we catch our flight to
Adelaide, the capital of the South Australia state, on the south coast.
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