Sunday, May 6, 2012



Une excursion dans l'outback  //  An excursion in the Outback

Du 26 au 29 avril, 2012

Depuis longtemps, j'entends parler de l'outback, cet immense arrière-pays aride, désertique et isolé de l'Australie. Enfin, j'ai la chance d'y faire une brève visite. En plein milieu de ce continent austral, en plein désert, à 952 kilomètres du grand centre le plus proche, il y a une roche que tout le monde veut voir. Une roche à laquelle, les indigènes (ainsi qu'un grand nombre de touristes) attribuent des qualités surnaturelles. Il s'agit d'Ayers Rock d'après le nom européen, ou Urulu, selon les indigènes australiens.
En décembre dernier, Don avait réservé l'hébergement et le forfait pour visiter ce rocher et King's Canyon, un autre point d'intérêt dans le même coin. Moi je me suis envollé de l'aéroport de Cairns pendant que Don et Pixie prenaient l'avion d'Adelaide pour nous rencontrer tous les trois à l'aéroport d'Alice Springs. Cette ville en plein désert, abritant 27,000 habitants y compris 1400 membres des forces armées américaines est le point de départ pour des milliers de touristes qui  visitent la roche. Nous laissons nos bagages à l'hôtel et allons faire une visite chez Emu Tours pour confirmer nos forfaits des deux prochains jours.
À 6 h le lendemain, un autobus de 24 passagers nous cueille, et dans les prochains deux jours nous couvrirons 1420 km avant de retourner à  notre point de départ. Notre destination aujourd'hui, c'est King's Canyon. Notre chauffeur et guide, Calvin, parle sans cesse, et nous fait rire. Il nous renseigne sur la flore, la faune et les mythes indigènes et sur les remèdes qu'ils ont découvert dans leur milieu. Mais de temps à autre, il nous tire la pipe. Par exemple, il nous parle de l'arbre des soutiens-gorge. Il faut que les membres de notre autobus décident entre eux laquelle des femmes va sacrifier sa brassière pour l'accrocher à cet arbre renommé ... Évidemment, il n'existe pas de tel arbre. Plus tard, il nous décrit l'arbre de caoutchouc mystérieux, appelé Centralian Rubber Tree et explique comment il est devenu un site de révérence pour les indigènes et les touristes. J'ai réussi à le capter en photo sur le vol, comme vous verrez plus bas. Nous arrêtons à Erldunda, à mi-chemin, pour un repos. Puisque j'avais oublié mes 4 bouteilles d'eau dans le frigo de l'hôtel, j'achète une bouteille de 1.5 litre pour l'équivalent de $7.00 en monnaie canadienne.
Rendu à notre destination de la journée, Don opte pour faire le sentier d'un kilomètre par lui-même, tandis que Pixie et moi choisissons de suivre Calvin pour le tour commenté de sept kilomètres sur trois heures. Don avait déjà vu le Grand Canyon aux États Unis, donc un petit canyon comme celui-ci ne le passionnait pas. Je pourrais en parler longuement, mais les photos vont tout vous dire. Au cours de la marche, Calvin nous explique la flore qui tient mordicus à la vie malgré les conditions arides. Parfois il n'y a pas de pluie pendant dix ans, et malgré ça il y a une foule d'arbres, arbrisseaux et d'herbes qui survivent et qui permettent à un nombre surprenant d'animaux d'y faire leur habitation. Mais ce qui est différent de l'habituel, c'est que lors de notre visite, tout est vert. Dans les dernières semaines, le centre du continent a reçu une quantité record de pluie, ce qui a redonné vie au désert. Ce qui est particulièrement intéressant à propos de cette région, c'est la foule d'utilisations que les indigènes on apprit à partir de ces plantes, et comment ils se sont adaptés à un environnement austère. Ce soir nous couchons à Erldunda pour être plus proches d'Ayers Rock demain.
C'est un autocar de 55 places qui nous ramasse ce matin, et il est mené par deux australiens qui se partagent le travail de chauffeur et de guide. Nous ne commençons pas par Ayers Rock, mais plutôt par les Kata Tjuta. De loin, ça ressemble un peu à la roche iconique que nous irons voir après, mais celle-ci est composée de plusieurs segments arrondis. Celui-ci est plus plus intéressant à mon avis, de par ses formes variées.
Enfin, on arrive au but.
Cet immense monolithe rouge qui ne peut avoir été déposé là que par la volonté d'un esprit tout puissant, d'après certaines croyances, doit nécessairement avoir une influence sur le quotidien de ces premiers habitants, les Arrentes qui vivent sous son ombre depuis 30,000 ans. Haute de 328 mètres, elle domine le paysage et est devenue un des plus grands attraits touristiques du pays. Les indigènes ont obtenu du gouvernement, par le biais d'un traité spécial, le contrôle des allées et venues et des revenus générés par cette manne tombée du ciel. Leurs croyances interdissent l'accès à certaines parties de la roche, comme la caverne d'accouchement. Anciennement, les femmes y allaient avec leur sage-femme pour donner naissance à leurs enfants. L'accès était strictement interdit aux hommes, et encore aujourd'hui les touristes n'ont pas le droit d'y accéder ni même de prendre des photos de cette ouverture en forme d'utérus dans la paroi, sous peine d'une amende de $5,000. Un de nos guides conduit l'autobus jusqu'au rocher et l'autre nous accompagne à pied quelques centaines de mètres; l'autobus nous ramasse plus loin, nous conduit un autre petit bout; nous marchons encore une section et le guide nous raconte les mythes que les Arrentes avaient inventés au sujet d'Urulu, et en deux heures, nous faisons le tour complet de la géante mystique. Notre guide, comme les Aussies en général a un sens d'humour, et nous tient réveillés avec ses commentaires mordants.
J'avais le choix, au lieu de faire le tour de la roche, de la grimper. Et étant grimpigneur, cette option me tentait. Quoique les Arrentes nous demandent de ne pas y monter, par respect pour leur tradition, ils n'interdisent pas l'ascension du grand monument naturel. Ma conclusion, c'est que s'il y avait une interdiction de grimper au sommet, cela ferait du mal à l'industrie touristique lucrative qui leur amène de gros sous. Mon choix de rester sur terre plate était motivé par l'avantage d'entendre les commentaires d'un guide. À la fin de la marche, nos guides nous débarquent dans un grand stationnement vis-à-vis la roche, et préparent notre souper, un barbecue. Quand Don avait réservé le tour en décembre, il s'était fait dire qu'on nous présenterait trois viandes locales cuites sur charbon de bois, soit le kangourou, l'ému et le crocodile. C'était peut-être un résultat du sens d'humour australien, mais la viande qui a accompagné nos salades, c'était de la saucisse BBQ.
Nous attendons le coucher du soleil, et graduellement nous observons le monolithe tourner progressivement du rouge pâle, au foncé, au mauve, au violet et au gris. Nous embarquons pour ensuite voyager les 463 km qui nous séparent d'Alice, et nous arrivons à notre hôtel à minuit. Le lendemain, après une petite balade en ville, nous prenons l'avion pour Adelaide, la capitale de l'état du South Australia, sur la côte sud.

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From 26 to 29 April, 2012

All my life I've been hearing about the Outback, that vast, arid, isolated back country of Australia. At last, I'd have the chance to find out what it's all about. Smack in the middle of the Austral continent, in full desert, 952 kilometres from the nearest big city, there is a rock that everybody wants to see. A rock to which the aborigines (and a large number of tourists) attribute supernatural qualities.
Last December Don had booked our lodging and the tour to visit the Rock and King's Canyon, another point of interest in the same corner of the world. I took off from Cairns while Don and Pixie flew from Adelaide for the three of us to meet in Alice Springs. This town of 27,000 souls, which includes 1400 members of the US armed forces, is the launching pad for tourists who visit Ayers Rock. We drop off our bags at the hotel and walk over to Emu Tours Company to confirm our tour for the next two days.
The following day, a 24-passenger bus picks us up and in the next two days we will cover 1420 kilometres before returning to our kick-off point. Our destination today is King's Canyon. Calvin, our driver/guide talks non-stop but his sense of humour keeps us awake. He informs us about the local flora and fauna, about the aboriginal myths and medicines they derived from their environment. But once in a while, he would pull our leg. Like the one about the bra tree. He told us that between us passengers, we would have to nominate a woman to sacrifice her bra to be hung in the famous bra tree. Of course, there was no such thing as a bra tree. Then there was the Centralian Rubber Tree. He explained the special mythical properties of this special tree and how it had become a subject of reverence for natives and tourist alike. I was able to snap a photo of this tree on the fly, which you can admire below. We stop for a rest at Erldunda, the halfway mark. Because I had forgotten my four bottles of water chilling in the hotel refrigerator, I had to buy a 1.5-litre bottle of water for the equivalent of $7.00 in Canadian currency.
Once at King's Canyon, Don chooses to do the one-kilometre trail on his own, while Pixie and I opted for the three-hour, seven kilometre guided tour with Calvin. Don had seen the American Grand Canyon and figured he wouldn't get much out of the longer trail. I could write at length about this marvel of geology, but I'll let you get what you can from the pictures below. Along the trail, Calvin describes the plants that hang onto life throughout periods of up to ten years without rain. In spite of this aridity, a large number of trees, shrubs and grasses eek out a living and survive till the next downpour. And these in turn allow numerous animals and insects to live as well as the aborigines, at the top of the food chain, who have been living here for 30,000 years. What is special today, and most tourists who come here don't see it, is how green everything is. There has been, exceptionally, a lot of rain in the past few weeks, and the desert has come back to life for a while. Tonight we return to Erldunda to sleep, so that we can be closer to Ayers Rock tomorrow.
A 55 passenger bus picks us up at our hotel this morning. It is manned by two australians who share the jobs of driver and guide. We don't go directly to Ayers Rock, but make a stop at Kata Tjuta. From a distance it resembles the iconic rock that we will be seeing next, but this one is made of many rounded segments. Actually I find it more dramatic, as it has a more interesting shape, in my view.
At last, we reach our goal of the day.
This immense red monolith can only have been put here, it is believed, by the will of a very powerful spirit and must necessarily exert a strong influence on the daily life of the first people who inhabited this region, the Arrentes. The Rock, with its 328 metres in height dominates the landscape and has become one of the biggest tourist attractions of all of Australia. Through a special treaty with the government, the indiginous peoples have obtained control of the comings and goings into the Urulu Park as well as the income from the large number of visitors who leave behind a $25 entry fee. Because of the sacredness of the rock, the Arrentes restrict access to certain parts, like the birthing cavern. In previous times, the women gave birth to their babies in this cave, a deep indentation in the side of the rock, and access was strictly forbiden to the men. Even today, tourists are denied access to and are not allowed to take photographs of this uterus-shaped opening in the rock subject to a $5,000 fine. One of our guides drives the bus further along the base of the Rock while the other leads us along for a few hundred metres on foot while explaining the superstitions of the ancient peoples; the bus picks us up further, drives us to a spot a little beyond; we walk another section while the guide tells us about the Arrente myths and stories about the creation of the mystic giant stone.
I had a choice. I could either go for a guided walking tour around the rock, with the help of the bus, or climb to the top of the mountain. Even though I enjoy climbing up things, I chose the former option, as I felt it would be more instructive, and it was. I think the Arrentes' decision not to forbid climbing might be motivated by money, since putting a restriction on climbing would hurt the tourist industry here. After the walk around, our guides drive us to a large parking lot and take out their barbecues and lay out the buffet. When Don made the reservation in December, he was told that the BBQ would consist of three local meats: kangaroo, emu and crocodile. Maybe it's another quirk of the Australian sense of humour, but the salads were accompanied with barbecued sausage!
We wait for sunset, and gradually the monolith turns color progressively from pale red to dark red to mauve to purple to grey. After supper, we board the bus to cover the 463 kilometers that separate us from Alice, and we get there at midnight. The following day, after a short walk downtown, we catch our flight to Adelaide, the capital of the South Australia state, on the south coast. 

Mon vol de Cairns à Alice Springs  //  My flight from Cairns to Alice Springs

Notez l'arête qui sépare la ville de la plaine //  Note the ridge that separates the city from the plain

Alice Springs

Une famille indigène  //  An indiginous family

La plaine de l'Outback //  Outback plain

L'outback  //  The outback

Cacatuidé rose  //  Pink cokatoo


 Corymbia aparrerinja dans le King's Canyon //  Ghost Gum tree in King's Canyon

Des plis intéressants dans la roche sédimentaire  //  Interesting folds in the sedimentary rock

King's Canyon

Preuve que cette partie du continent était déjà au fond de la mer  //  Proof that this part of the continent was once under the sea

King's Canyon

Formes intéressantes  //  Interesting shapes

Moi, le plus proche du bord que j'ose aller  //  Me, the closest to the edge that I dare go

Le yipee yipee, bon pour guérir une blessure, mais peut aveugler //  The yipee yipee plant good for curing a wound, but blinding if it gets into the eyes

Une cycadale de 800 ans  //  An 800-year-old Cycad

Il y a plus d'un million de chameaux sauvages en Australie //  There is over one million feral camels in Australia

Emu

Lac salé  //  Salted lake

L'arbre de caoutchouc Centralian  //  The Centralian rubber tree

Kata Tjuta

Kata Tjuta
Ayers Rock (Urulu)

Sentier autour de la roche  //  Path around the rock

Une grotte peu profonde//  A shallow cavern

Une "vague"   //  A "wave"

Les points blancs sur le dessus sont des grimpeurs humains  //  The white dots are human climbers

Moi, Don et Pixie après le BBQ  //  Me, Don and Pixie after the BBQ

On attend the coucher du soleil  //  We wait for sunset

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