Du 20 avril au 26
La raison pour laquelle Don et
moi prenons un chemin différent, c'est que j'ai toujours voulu voir la Grande
barrière de corail tandis que mon compagnon est plus intéressé par les villes
australiennes dans le sud. Deux mille deux cents kilomètres de long, c'est de
loin le plus grand récif corallien vivant au monde. Il est important puisqu'il
fournit l'habitat natal pour des centaines d'espèces de poissons et de crustacés.
Et ça, sans parler de sa valeur commerciale comme attraction touristique.
La tragédie, et je l'ai constaté
de mes propres yeux, c'est que cet écosystème géant est en train de subir une
mort à petit feu aux mains de ceux comme moi qui veulent la voir. Excusez la
pauvre analogie.
J'ai choisi Cairns parce qu’à
cette latitude ici, le banc de coraux est proche du littoral, soit environ 40
km et ce centre touristique offre un grand nombre d'excursions de plongée. J'ai
réservé mon forfait au taux de $180 pour une journée complète sur l'eau. Ça
comprenait le transport au banc de corail extérieur (le plus beau),
l'équipement de plongée en apnée (j'avais mon propre masque et tuba), la
collation le matin et l'après-midi et un repas buffet froid et chaud le midi.
Mais il fallait payer un autre $7 pour la location d'un habit de lycra pour me
protéger contre les cubozoaires (box jellyfish) mortelles.
Le bateau est un catamaran (deux
coques) construit en Tasmanie spécialement pour offrir la plongée avec bonbonnes
à 64 personnes. Au quai j'ai vu une douzaine de bateaux du genre, opérés par
plusieurs compagnies différentes. Le mien n'était pas le plus gros, avec ses 33
m de longueur. Son moteur développe 1300 chevaux-vapeur et consomme 900 L
de diesel dans une journée typique, ce qui revient à environ 15 L par personne,
ce qui n'est pas trop pire. Mais dans son année record, le banc de coraux (à
partir de Cairns seulement) a reçu 1.1 million de visiteurs. Le poison est dans
la dose, comme on dit.
Le matin on obtient sa passe
d'embarquement au guichet du terminal d'excursions en mer. C'est tellement
grand que ça donne l'impression d'un aéroport. En embarquant, on se fait offrir
un café et on nous accorde une place pour nos équipements mouillé et sec. Le
bateau, avec sa coque planante est très vite, et met environ une heure à
rejoindre son mouillage près du récif.
Même si j'ai fait ma
qualification pour la plongée SCUBA quand je demeurais à Guelph dans les années
80, j'ai opté pour la plongée en apnée. Je doutais de ma décision jusqu'à ce
que je voie les trois endroits où le bateau a mouillé. Le plus profond que les
plongeurs ont descendu c'était 8 m, et je crois qu'il n'ont pas vu grand-chose
de plus que moi pour leur $60 additionnels. Bon, vous voulez savoir ce que j'ai
observé? Beaucoup de beaux poissons de couleurs hallucinantes et de formes
allant de l'ordinaire au très bizarre. Mais les coraux eux n'avaient rien de la
splendeur de ceux que j'ai vus à Cayo Largo, Cuba, dans les années '70. Beaucoup de débris de corail parsemaient le
fond, entre les colonies de coraux et l'eau qui aurait dû être limpide était
trouble.
Les compagnies qui offrent ces
forfaits sont très bien organisées et mettent en tête de liste la sécurité.
Lorsque les clients sont dans l'eau, plusieurs instructeurs sont là pour
s'assurer que tout se passe en sécurité et quatre sauveteurs font la garde
constamment. En plus, une chaloupe est prête à se lancer au secours d'un nageur
en difficulté. Et avant de lever l'ancre, le capitaine et le maître plongeur
font un décompte des clients pour s'assurer de ne pas laisser derrière un autre
couple comme dans le film "Open Water ".
Ma visite à Cairns avait un
deuxième but. Ici on se trouve à 2072 km au nord de Sydney à vol d'oiseau,
au 17e parallèle, dans une région tropicale. Quoique presque tout le continent
est quasi désertique, le nord reçoit beaucoup de pluie, qui a donné naissance à
une grande forêt humide. Cette forêt contient une très grande variété de flore
et de faune, dont un grand nombre d'espèces ne sont trouvées nulle part
ailleurs.
Le lundi c'était pour un tour
guidé dans le Daintree National Park et Cape Tribulation. Nous prenons la route
Captain Cook highway et je m'émerveille devant la route et le paysage côtier
qui passe sous mes yeux. On commence au Parc national Daintree par un tour de
bateau sur le fleuve du même nom. Dans la zone estuaire, là où l'eau salée des
marées et l'eau douce de la rivière se mêlent, j'ai vu, dans leur habitat
naturel, des bébés crocodiles et une grosse maman sur la rive boueuse, qui
s'est faufilée sous l'eau. En route
pour le cap, j'ai vu, entre les branches, un Cassovary, un gros oiseau bleu
foncé qui ne vole pas. Le cap Tribulation, lui, nous présente un panorama de
toute beauté où la forêt et la mer se rencontrent. Nous étions seulement cinq
touristes dans un autobus d'une capacité de 24. L’industrie du tourisme a
beaucoup souffert de la crise économique et du dollar australien fort.
Le lendemain, ce fut une journée
pour travailler sur mon blogue et pour aller rendre une petite visite au Jardin
botanique de Cairns. L'aspect le plus frappant, ce n'est pas la collection de
flores uniques australiennes du nord, mais l'architecture du Centre
d'interprétation. Il est entièrement revêtu de miroirs noirs. Les arbres qui
l'entourent reflètent leur image dans les murs courbés miroités, faisant que
l'édifice disparaît dans le décor naturel.
Le lendemain, avant mon excursion
à Kuranda, puisqu'il était de bonne heure, je suis allé me promener dans la rue
Esplanade, et constater qu'il y avait du monde planté de chaque côté qui
attendait. C'était le 25 avril ANZAC Day (Australian and New Zealand Army
Corps), l'équivalent de notre jour du Souvenir du 11 novembre. Et la parade
commença. Un groupe après l'autre paradait en marche militaire : les
vétérans de la 2e Guerre mondiale, la guerre de Corée, la Malaisie, Borneo,
Vietnam, Iraq et Afghanistan. Des membres des forces armées, aériennes, marines
(dans leurs habits tout blancs) les scouts, les parents de blessés de guerre,
des fanfares qui jouaient Waltzing Matilda et des airs militaires. Et la foule
applaudissait chaque groupe qui passait.
L'autocar m'emmène en premier au
téléférique, le Skyway Cableway. Je
monte seul à bord d'une gondole de 6 passagers. La gondole frôle la cime des
arbres tropicaux qui se compétitionnent pour la lumière du soleil. Long de
7.5 km, le téléférique me fait voir les magnifiques panoramas de la forêt
tropicale humide et des montagnes. Il y a deux arrêts en route, et chacun
m'offre de beaux sentiers bien aménagés qui me permettent de marcher dans la
jungle sans effort et sans danger de trébucher sur une plante ou un serpent
dangereux. Mon expérience aérienne termine au village de Kuranda, un village
artificiel ouvert de 9 à 5 pour les touristes. Je prends un repas dans un resto
en ensuite je vais marcher le long de la rivière Baron sur un sentier large et
bien entretenu. Je remarque que la rivière avec ses berges boueuses ressemble
beaucoup au fleuve Daintree infesté de crocodiles. Je me rappelle qu'ici nous
sommes 300 m au dessus du niveau de la mer et me convaincs qu'il n'y a pas de
danger de devenir la convoitise d'un croco affamé. Quelques heures plus tard,
le sentier me ramène à la station ferroviaire de Kuranda pour le petit train de
Cairns.
Le train descend graduellement,
de 328 m d'altitude jusqu'au niveau de la mer. Tout au long, une voix
enregistrée raconte l'histoire de ce chemin de fer et décrit le paysage qui se
déroule sur notre passage. Cette voie ferrée fut complétée en 1891 le fruit
d'un exploit d'ingénierie et le résultat de la mort de plusieurs hommes. Elle
traverse 15 tunnels, qui ont tous été creusés au pic et à la pelle, 37 ponts et
d'innombrables courbes. Elle longe des précipices et des murs verticaux et me
présente des scènes époustouflantes. Enfin, on arrive à Cairns et c'est la fin
de mon exploration de ce coin du pays.
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April 20 to 26
The reason why Don and I
temporarily parted ways here was because I had always wanted to see the Great
Barrier Reef and he preferred to see the south of Australia. At 2200 km in
length, the Great Barrier Reef is the largest coral system on Earth. It is very
important as a habitat for hundreds of species of fish, as well as its value as
a tourist attraction.
The irony, though, and this I've
observed of my own two eyes ( well, 1½ eyes), is that by the very act of
wanting to see this marvel, we are contributing to its destruction.
I chose Cairns as a launching pad
because here the reef is relatively close to shore (40km) and there are a large
number of outfits that provide diving and snorkelling
tours. I plunked down $180 for a day's excursion on the
outer reef, which is better than the inner one. The excursion included the
snorkelling equipment (I had my own), coffee and snacks morning and afternoon
and a hot and cold buffet lunch. It didn't include the $7 fee for rental of a
head-to-toe lycra suit for protection against the deadly box jellyfish.
The boat is a catamaran (two
hulls) custom-built in Tasmania for providing diving excursions for up to 64
people. A dozen or so tour companies cater to this activity and have their
large boats moored at the Cairns Marina. Mine wasn't the biggest, at 33 m in
length. Its single engine develops 1300 horse power, and consumes 900 L of
diesel fuel per outing. If you're thinking greenhouse gasses, this isn't too
bad, since divided amongst the passengers it comes to about 15 L per person for
a day. However, numbers are what make the poison: During its record year Cairns
has taken 1.1 million people on the reef.
On the morning of your tour, you
pick up your boarding pass at a terminal the size and appearance of an airport
terminal, where each provider has its own desk. Upon embarking, you're fed a
coffee and cookies and allocated places for your dry and wet equipment (towel
and snorkelling gear). The boat casts off, and then skims across the surface of
the water and takes you 40 km to the reef in about an hour and a half. The
skipper drops the anchor in about 6 metres of water just a stone's throw from a
large coral head just awash.
Although I'm a qualified SCUBA
diver, I chose to stick with snorkelling, because I haven't done much diving
since I got my qualification when I lived in Guelph in the 1980s. I had doubts about
my decision until I saw the spots where the boat was mooring. The deepest the
SCUBA divers were going was 8 m. and I think they didn't see much more than I
could from the surface. OK, now, here's what I saw: Lots of fish of
hallucinating colours and shapes. But the coral held nothing of the beauty of
what I saw on a reef two miles out from Cayo Largo in the 1970s. Lots of dead
coral debris between the live coral heads. Nobody I've talked to speaks of the
dying coral reef. They talk about the need for protecting it, but refrain from
describing how bad it has become. However, many research groups have studied
the world's reefs. The University of Queensland has put out a study that
predicts that at the present rate, the entire reef will die within 50 to 100
years.
The tour companies that offer
these excursions are very well organized and put customer safety at the top of
their priorities. I guess they don't want a repeat of "Open Water",
where a couple was forgotten on the reef and never found. There were several
instructors accompanying the divers and four lifeguards posted on the ship
watching the snorkellers, at the ready, should someone show signs of distress.
And before weighing anchor, the captain and master diver tell everybody to sit
still while they make a head count.
My reason for coming to Cairns
was two-fold. Here we're 2072 km north of Sydney as the crow flies and close to
the 17th parallel of latitude, in a tropical region. Whereas most of Australia
is dry, the northern region receives a loads of rain, which gave rise to a
great rain forest with its extraordinary variety of flora and fauna, many
species of which are found only on this continent.
Monday was my guided tour of the
Daintree National Park and Cape Tribulation. Along the Captain Cook Highway,
which follows the coast, I was captivated by the beauty of the road. We start
at the Daintree National Park with a boat tour on the river of the same name.
In the estuary zone, where fresh water mixes with tidal salt water, I'm
intruding in the crocodile's home. We see a few baby crocs basking in the sun
and a larger one slithering its way down the muddy shore into the water. Our
guide explains the role of different plants in the ecological balance.
When we stop on the way to Cape
Tribulation, we catch a furtive look at a Cassowary bird in the bush. The cape
itself presents a beautiful panorama of sea and mountain. The bus which was
made to carry 24 tourists held only five today. The tourism industry in
Australia is suffering from the compounding effects of the economic crisis and
the strong Aussie dollar.
The following day, departing at
10 a.m. was my Kuranda tour. Since it was early and I had time to kill, I went
for a little stroll down Esplanade Street. There were people lined up on either
side of the street, waiting, I deduced, for a parade. Since it was the 25th of
April, ANZAC Day (Australian and New Zealand Army Corps), I figured it must
have something to do with this important holiday. Down Under, and this applies
to New-Zealand too, they celebrate on this date what we celebrate on November
11th as Rememberance Day. A few minutes later, I could hear the sound of a military band belching out Waltzing
Matilda. One after another, marching
groups parade down the street: veterans of WW2, Korean War, Malay, Borneo,
Vietnam, Iraq and Afghanistan. Members of the army, air force marines (wearing
their brilliant white outfits), boy scouts, parents of war casualties and
wounded soldiers. Every group that paraded by was welcomed with applause from
the crowd.
At the end of a two-hour ride,
the bus drops me off at the start of the Skyway Cableway. I climb aboard a
six-passenger gondola with large, wrap-around plastic windows, all by
myself. The gondola skims the tops of the
tropical trees that compete with each other and myriad other plants for
sunlight. The 7.5 km long gondola ride offers beautiful views of the valley at
the start, then I'm overlooking the tropical canopy, where thousands of species
of plants and animals form part of a balanced ecosystem. There are two stops
along the way and each allows me to walk through the jungle on paved paths and
on boardwalks with ease and without the danger of stepping on a venomous snake
or a man-eating spider.
The aerial ride ends at Kuranda,
an artificial town that opens from 9 to 5 for tourists. I put down a light
lunch and then skip the shops. Instead, I go for a walk along the Baron River,
on a wide, well-marked path. The river and its muddy bank looks eerily like the
crocodile-infested Daintree. But I remember that here, I'm three hundred metres
above sea level and reluctantly convince myself that there is no danger of
becoming somebody's lunch. A couple of hours later the path leads me back to
the Kuranda railway station for my return to Cairns.
The train descends continually,
from 328 metres of altitude, down to sea level at its destination. All along
the way, a recorded voice narrates the history of the railway and describes the
scenery that unfolds as we progress.
The railroad was completed in 1891. It was an engineering feat, but
resulted in the death of many men while digging the tunnels with pick and
shovel. The train passes through 15 tunnels, over 37 bridges and around
numerous curves. It defies gravity on some stretches where it skirts a deadly
precipice, but presents its passengers with unforgettable scenery. At last, I
arrive in Cairns and this marks the end of my exploration of the northern
reaches.
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